Notre page précédente de Faune et Flore était dédiée à une plongeuse de notre école Nérée, Adeline, qui se préparait, à ce moment, à plonger sur la grande barrière de corail en Australie. « Corail » est un terme qui revient très souvent dans la bouche des plongeurs… mais pas toujours à bon escient car certains confondent parfois corail et cnidaire. Nous allons tenter de préciser ces deux termes.

Les cnidaires constituent un embranchement de plus de 10.000 sortes d’animaux relativement simples, spécifiques du milieu aquatique (99 % des cnidaires sont des animaux marins, 1 % seulement sont des animaux d’eau douce). Les cnidaires existent sous deux formes : les formes libres et mobiles comme les méduses et les formes fixées ou polypes comme les coraux et les anémones de mer.

Cnidaires de formes libres et mobiles

Une méduse : la chrysaore du Pacifique

Cnidaires sous formes de polypes généralement fixés

Un polype solitaire fixé :  le grand cérianthe de l’Atlantique

Un polype en colonie fixée : le grand Favia de la Mer Rouge

Le corps des cnidaires se présente comme un simple sac entourant une cavité gastrique qui s’ouvre vers l’extérieur par une ouverture unique qui sert de bouche et d’anus, entourée de tentacules parfois rentrés. Les formes polypes et méduses obéissent au même plan d’organisation : l’ombrelle des méduses correspond au pied des formes fixées. Le plan est simplement retourné.

Certains polypes, souvent de grande taille , vivent solitaires. On les appelle des actiniaires. Parmi les actiniaires les plus connus, on trouve les anémones de mer et les anémones flammées, les œillets, les tomates et les dahlias de mer, les sagarties et les sagartiogetons que nous rencontrons fréquemment lors de nos plongées en Zélande.

Quelques actiniaires souvent rencontrés en Zélande

Une anémone flammée à Scharendijke

Des actinies plumeuses ou œillets de mer à Dreischor

Un dahlia de mer à Den Osse

Une actinie rouge au Pont de Zélande

Une sagartie des vases à Oesterdam

Un sagartiogeton à Scharendijke

Les polypes de plus petite taille, parfois de l’ordre de quelques mm seulement, vivent généralement en colonies. A partir de minéraux dissous dans l’eau de mer, chaque polype sécrète une sorte de gaine qu’on appelle un exosquelette. Cet exosquelette va protéger le polype et le souder aux autres polypes de la colonie. Selon les espèces de polypes, l’exosquelette est dur ou mou et chaque colonie prend une forme caractéristique propre à l’espèce.

Quelques formes caractéristiques de colonies en Mer Rouge

Un exosquelette mou :un alcyonaire

Des exosquelettes durs :

Un corail de feu en plaques

Une gorgone géante

Parmi les cnidaires composés de petits polypes vivant en colonies, les coraux au sens strict, les « vrais coraux », sont ceux qui appartiennent à l’ordre des scléractiniaires. On en compte environ 800 espèces qui sont, en large majorité, tropicales. Les « vrais coraux » peuvent prendre des formes très différentes comme on le voit ci-dessous.

Quelques scléractinaires ou « vrais coraux »

Un corail « en branches »

Un corail « cerveau »

Un corail « en feuilles »

Un corail « à bulles »

Un corail « en doigts »

Un corail massif

Un corail « tubulaire »

Un corail « champignon »

Un corail « en spatules »

Un corail « en tables »

Un corail « libre »

Un corail encroûtant

En-dehors de ces scléractiniaires qui sont les seuls « vrais coraux », on appelle parfois coraux d’autres sortes de cnidaires à exosquelette dur. C’est évident pratique mais c’est scientifiquement parlant une erreur. Ainsi :

  • les gorgones ne sont pas de vrais coraux car leurs polypes présentent une structure interne différente de la structure des polypes de scléractiniaires ;
  • les antipathaires ne sont pas de vrais coraux car leur exosquelette n’est pas fait de calcaire mais d’une substance qui rappelle la chitine de la carapace des crustacés ;
  • les hydrozoaires dont font partie les fameux « coraux de feu » ne font, malgré leur appellation, pas partie des « vrais coraux » car la structure et la reproduction de leurs polypes sont en fait très différentes de la structure et de la reproduction des polypes de scléractiniaires.

Quelques « faux coraux »

Les gorgones

antipathaires

Les hydrozoaires dont les « coraux de feu »

Je reconnais qu’il n’est pas évident de s’y retrouver quand le « corail de feu » n’est pas un « vrai corail » et que même le « corail rouge » utilisé en bijouterie n’est lui non plus pas un « vrai corail » puisqu’il fait partie en réalité de l’ordre des gorgones ! Chacun fera de son mieux.

Les informations citées dans cette Page ont été inspirées, entre autres, par :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Corail
https://fr.wikipedia.org/wiki/Cnidaria
https://fr.wikipedia.org/wiki/Scleractinia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Antipatharia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Corail_rouge
« Guide de la Faune et de la Flore sous-marines de Zélande », R. Sheridan et C. Massin, Lifras, Commission scientifique, 1998 (Ouvrage épuisé)